Version: 8 septembre 1999 |
par Geoffrey I Brown, 1999
J'avais construit une machine (que j'appelle une table de lecture) au Lowie Museum of Anthropology, au début des années 1970, basée sur une série d'éléments modifiés. Le mandrin, (avec une porte de côté) et la base étaient ceux d'une raboteuse à cylindres Dictaphone, prévue pour des cylindres de 6 pouces de long (152mm). J'avais une poulie tournée, assez massive pour avoir de l'inertie, qui était entraînée par un moteur d'instrument Hitachi à vitesse variable, doté d'une régulation de vitesse par tachymètre. La vitesse était régulée par un potentiomètre 10 tours à vernier. La gamme de vitesses allait de 50 à 300 tours environ. Un grand microampèremètre de façade était étalonné pour afficher directement des tours-minute. Comme touche finale, une petite lampe néon éclairait des points de stroboscope peints sur le volant d'inertie. Quand cette lampe était allumée sous courant alternatif américain de 60 Hz, les points apparaissaient stationnaires, quand le mandrin était réglé à 180 tours-minute. Un potentiomètre ajustable permettait l'étalonnage du compte-tours à ce stroboscope intégré. Le moteur était tenu par des supports absorbants composés de diaphragmes en caoutchouc Buna-N sertis dans des tringles annulaires tenues par des ressorts à grande flexion. La courroie de transmission était d'une petite section cylindrique, sous une faible tension. La base massive en fonte de la raboteuse à cylindres était montée sur une platine en contreplaqué qui, durant le fonctionnement, reposait à sa circonférence sur un caoutchouc spongieux et épais. L'isolation aux vibrations était excellente, il n'y avait aucun grondement autre que celui enregistré sur les cylindres eux-mêmes. Un bras tangentiel Rabco SL-8E modifié assurait le suivi de piste. La boîte de démultiplication fixée sur le moteur à courant continu fut remplacée par une autre d'un rapport moindre, permettant d'augmenter la vitesse de déplacement latéral, afin de suivre tous les pas de gravure, et la polarité de la pile qui alimentait le petit moteur fut inversée pour obtenir un déplacement du bras de la gauche à la droite au lieu du contraire. Dans ce bras, le déplacement latéral était contrôlé par la flexion de deux fils de platine fins comme des cheveux, dès que le bras balançait autour d'une position médiane. Ces fils furent réalignés pour fonctionner avec l'inversion du déplacement, et ajustés pour, en théorie ne permettre aucun balancement au bras. Une cellule à cristal piézo-électrique, tirée d'un Dictaphone, (de la fin des années 1930 ou 1940) fut choisie comme étant la cellule de lecture idéale, puisqu'elle limitait, de par sa technique, la courbe de réponse et éliminait les bruits indésirables de fréquences basse et haute. Les cellules magnétiques modifiées n'étaient pas aussi satisfaisantes. Des pointes sphériques en quartz furent récupérées de vieux appareils acoustiques Ediphone et Dictaphone, et montées sur la cellule piézo-électrique. La pression de lecture était ajustée à environ 3 grammes. Cet appareil fut utilisé pour transcrire environ 3000 cylindres ethnographiques de la collection du Musée Lowie d'anthropologie de l'Université de Californie à Berkeley, depuis rebaptisée Musée P.A.Hearst. La pointe de lecture fut examinée au microscope de façon périodique, et à aucun moment elle ne montrait de marque d'usure, pas plus qu'elle ne collectait de la cire des sillons. Aussi loin que je pouvais l'apprécier, les gravures des cylindres n'étaient pas affectées malgré le fait que la plupart d'entre-eux étaient d'une cire marron vraiment tendre. Notez que les cylindres étaient soigneusement dépoussiérés, et nettoyés de toute aspérités et moisissures avant toute tentative pour les faire jouer. L'appareil fut alors emprunté par la Bibliothèque du Congrès des Etats-Unis ou il fut utilisé pour transcrire plus de 9000 cylindres ethnographiques et commerciaux. La machine fut ensuite transportée à l'Archive of Recorded Sound de l'Université de l'Indiana, où on l'utilisa pour transcrire leur collection de 7200 cylindres. Autant que je sache, la même pointe de lecture fut utilisée pour l'ensemble de ces 19200 cylindres environ qui avaient été enregistrés de 1903 à 1933 sur toutes sortes de machines Edison, Ediphone et Dictaphone, actionnés électriquement et mécaniquement. Lorsque je quittai le Musée P.A. Hearst en 1990, la machine était en magasin. |
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